La Belgique, et tout spécialement la Wallonie possèdent une richesse sous-estimée : la qualité de ses terres agricoles. De nombreux pays nous envient l’épaisseur de la couche arable et ses capacités de production. Depuis des siècles, nos paysans ont cultivé la terre avec respect et savoir-faire, elle a permis de nourrir des millions de personnes chez nous et de par le monde. On prédit une grande famine pour les environs de 2050 lorsque la population mondiale atteindra 9,5 milliards d’individus. La FAO dans son dernier rapport daté du 18 février 2010 relatif à la situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture considère que la production mondiale de viande devra doubler d’ici 2050.
Dacian Ciolos, commissaire européen à l’agriculture, recommande aux agriculteurs des Etats membres de l’Union européenne de produire de plus grandes quantités de denrées alimentaires avec plus de contraintes environnementales. C’est dire toute l’importance de préserver le moindre hectare de terre cultivable afin de répondre aux besoins de l’alimentation mondiale et certainement de conserver l’autosuffisance alimentaire de notre population dont la densité est une des plus importantes au monde.
Dans les faits, force est de constater que nos élus, tout en parlant de développement durable, font des choix peu judicieux. Depuis des décennies, on exproprie des terres agricoles par milliers d’hectares : depuis 1978, la Wallonie a perdu plus de 110.000 ha de terres agricoles, c’est-à-dire plus de 3.500 ha par an, pour des motifs tels que routes, zonings industriels, prisons, golfs… Ils ne rêvent que de zonings afin de créer des emplois. Il est évident que de nouveaux emplois doivent être créés, qu’il faut favoriser la relance économique mais n’est-il pas urgent de repenser l’utilisation du territoire ? De nombreux anciens sites industriels sont désaffectés se transformant en chancres qu’il faudra bien un jour réhabiliter, il existe des terrains en friche, des terres sur lesquelles quasi rien ne pousse… Le problème étant que ces terrains potentiels se situent peut-être sur le territoire d’une autre intercommunale, dans la circonscription électorale d’autres élus. Ce sous-régionalisme ne peut être que préjudiciable. Une intercommunale a besoin de créer ou d’agrandir un zoning, systématiquement elle exproprie des terres agricoles – le prix d’achat est peu élevé et le chantier est aisé – les protestations des riverains ou des agriculteurs concernés n’y changent rien.
Les arguments des politiques ne parlent que de la perspective de X emplois – sans tenir compte des emplois qui à cause de cela disparaissent – et culpabilisent les détracteurs ! Ce type d’agissements me semble être bien irresponsable face aux défis alimentaires qui nous attendent mais il sera trop tard pour faire marche arrière : une terre agricole qui a été bétonnée, elle est stérile à tout jamais, elle est perdue pour l’alimentation humaine. Avec quelles conséquences ?
Aucun pays auto-suffisant alimentaire n’est en guerre. Sans en arriver là, soyons conscients qu’en Belgique nous disposons d’une alimentation de grande qualité, répondant à des normes très sévères mais que si demain, nous devons nous approvisionner ailleurs dans le monde, nous devrons sans doute nous contenter de produits de moindre qualité (plantes avec OGM, viande aux hormones provenant des Etats-Unis, par exemple), avec un impact écologique lourd dû aux longs trajets, à des prix élevés et peut-être pas en quantité suffisante.
Mesdames et Messieurs les élus, il est urgent de corriger le tir : respecter notre patrimoine agricole, reconnaître et respecter le travail de ceux qui nous nourrissent c’est protéger les générations futures.
par courriel
Dacian Ciolos, commissaire européen à l’agriculture, recommande aux agriculteurs des Etats membres de l’Union européenne de produire de plus grandes quantités de denrées alimentaires avec plus de contraintes environnementales. C’est dire toute l’importance de préserver le moindre hectare de terre cultivable afin de répondre aux besoins de l’alimentation mondiale et certainement de conserver l’autosuffisance alimentaire de notre population dont la densité est une des plus importantes au monde.
Dans les faits, force est de constater que nos élus, tout en parlant de développement durable, font des choix peu judicieux. Depuis des décennies, on exproprie des terres agricoles par milliers d’hectares : depuis 1978, la Wallonie a perdu plus de 110.000 ha de terres agricoles, c’est-à-dire plus de 3.500 ha par an, pour des motifs tels que routes, zonings industriels, prisons, golfs… Ils ne rêvent que de zonings afin de créer des emplois. Il est évident que de nouveaux emplois doivent être créés, qu’il faut favoriser la relance économique mais n’est-il pas urgent de repenser l’utilisation du territoire ? De nombreux anciens sites industriels sont désaffectés se transformant en chancres qu’il faudra bien un jour réhabiliter, il existe des terrains en friche, des terres sur lesquelles quasi rien ne pousse… Le problème étant que ces terrains potentiels se situent peut-être sur le territoire d’une autre intercommunale, dans la circonscription électorale d’autres élus. Ce sous-régionalisme ne peut être que préjudiciable. Une intercommunale a besoin de créer ou d’agrandir un zoning, systématiquement elle exproprie des terres agricoles – le prix d’achat est peu élevé et le chantier est aisé – les protestations des riverains ou des agriculteurs concernés n’y changent rien.
Les arguments des politiques ne parlent que de la perspective de X emplois – sans tenir compte des emplois qui à cause de cela disparaissent – et culpabilisent les détracteurs ! Ce type d’agissements me semble être bien irresponsable face aux défis alimentaires qui nous attendent mais il sera trop tard pour faire marche arrière : une terre agricole qui a été bétonnée, elle est stérile à tout jamais, elle est perdue pour l’alimentation humaine. Avec quelles conséquences ?
Aucun pays auto-suffisant alimentaire n’est en guerre. Sans en arriver là, soyons conscients qu’en Belgique nous disposons d’une alimentation de grande qualité, répondant à des normes très sévères mais que si demain, nous devons nous approvisionner ailleurs dans le monde, nous devrons sans doute nous contenter de produits de moindre qualité (plantes avec OGM, viande aux hormones provenant des Etats-Unis, par exemple), avec un impact écologique lourd dû aux longs trajets, à des prix élevés et peut-être pas en quantité suffisante.
Mesdames et Messieurs les élus, il est urgent de corriger le tir : respecter notre patrimoine agricole, reconnaître et respecter le travail de ceux qui nous nourrissent c’est protéger les générations futures.
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Lien vers l'article: le patrimoine agricole en danger